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2018

“Profitez du Brexit pour automatiser vos activités”


Bien que nous ignorions encore si les Britanniques quitteront l’Union européenne dans le cadre d’un “hard Brexit” ou d’un “soft Brexit”, il est acquis qu’ils partiront. Les entreprises doivent donc s’y préparer. “Elles peuvent profiter de l’occasion pour optimiser toutes leurs procédures.”

“J’ai récemment réalisé une analyse auprès d’une entreprise internationale qui exploite un site en Belgique”, évoque Michiel Ruys, Executive Director de la Tax Technology & Transformation Team d’EY. “Cette entreprise dispose d’un entrepôt au Royaume-Uni où elle stocke tout ce qui entre en Europe. Au moins 80% de ces marchandises sont ensuite exportées dans l’Union européenne. Au terme du Brexit, il faudra donc réimporter, ce qui risque d’accroître les coûts. En outre, l’entreprise commande toujours ses stocks un an à l’avance.”

“Ce sont des problèmes auxquels nous tentons de trouver des solutions informatiques”, poursuit Michiel Ruys. “Tout d’abord, après le Brexit, l’entreprise devra encore exporter vers l’UE à partir du Royaume-Uni pendant quelques mois, et donc payer des droits d’importation dans le pays de destination. L’intégration de ces formalités supplémentaires dans les systèmes nécessitera de nombreuses modifications de l’ERP (programme informatique qui gère les processus dans une entreprise, NDLR).”

“Les PME belges qui font affaire avec les seuls pays voisins n’ont souvent aucune expérience d’exportations en dehors du marché intérieur européen.”
Frank Cambie, associé EY Tax Consultants
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Sans oublier l’intégration avec les systèmes externes, comme les douanes. L’objectif? “Établir le surcoût du produit final et pouvoir calculer les marges. Simultanément, l’entreprise construit un nouvel entrepôt aux Pays-Bas pour desservir l’Europe. Cela aura un impact sur les master data, les itinéraires, la tarification, les taxes, la gestion des stocks… L’informatique doit donc collaborer avec le plus grand nombre de départements possible afin d’élaborer la meilleure solution.”

Renverser les procédures

“Toutes les entreprises qui travaillent avec la Grande-Bretagne doivent réaliser une analyse d’impact”, complète Frank Cambie, Partner au sein de la Tax Technology & Transformation Team d’EY. “Quelles modifications faudra- t-il apporter aux systèmes informatiques dans le cadre du Brexit? Je pense aux formalités douanières, aux impôts, à la logistique, aux ventes, etc. Une telle analyse est indispensable. Car les changements qu’il conviendra d’imprimer aux systèmes informatiques des entreprises sont les mêmes quel que soit le type de Brexit, que l’on ait droit, fin mars, à un ‘hard Brexit’ – scénario le plus probable compte tenu des débats politiques actuels au Royaume-Uni – ou à un ‘soft Brexit’ qui laissera une période transitoire de quelques mois de plus aux entreprises.”

“Le Brexit présente encore un autre avantage: la disparition potentielle des obligations Intrastat.”
Michiel Ruys, executive director EY Tax Consultants
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“De nombreuses sociétés applique les procédures qu’elles ont élaborées à l’époque de l’élargissement de l’UE, lorsque plusieurs pays d’exportation ont adhéré à l’Union”, remarque Frank Cambie. “Le Brexit constitue naturellement le mouvement inverse. Les multinationales, surtout, disposent de manuels dans ce cadre. Mais les PME belges qui ne font affaire qu’avec les pays voisins n’ont souvent aucune expérience de transformations de l’espace européen ou d’exportations en dehors du marché intérieur. Elles doivent donc partir d’une page blanche. Dans ce cas, il est particulièrement important de réaliser cette analyse dans les meilleurs délais.”

Les entreprises doivent investir dans leur système informatique, estiment de concert Michiel Ruys et Frank Cambie. “Pourquoi ne profiteraient-elles pas de l’occasion pour optimiser leurs processus?”, s’interroge Frank Cambie. “Elles pourraient opérer une réduction des tâches manuelles etune plus grande automatisation. Le Brexit peut ainsi constituer une opportunité indirecte.” “Le Brexit présente encore un autre avantage: la disparition potentielle des obligations Intrastat”, conclut Michiel Ruys. “Mais c’est le seul bienfait que je peux imaginer du point de vue de l’informatique.”

Michiel Ruys
executive Director EY Tax Consultants
+32 486 14 86 34
Frank Cambie
associé EY Tax Consultants
+32 497 51 11 75